Le « Diable au Corps », à l’origine revue satirique fondée en 1893 par un groupe d’écrivains et illustrateurs fervents de zwanze bruxelloise, est aussi un haut lieu de la bohème, situé 12 rue aux Choux.
Si le ballet, divertissement des classes aisées, a toujours habité la vie musicale officielle bruxelloise et en particulier celle du Théâtre royal de la Monnaie, le bal public demeure un divertissement durant tout le XIXe siècle, organisé dans les grandes salles de la capitale, y compris à l’Opéra.
Lieu de sociabilité, point stratégique pour approcher les écrivains, élément intégré à l’image que se construisent les artistes, le café littéraire peut également parfois devenir lieu de création. Le « Diable au Corps », 12 rue aux Choux, en est un bel exemple.
Les recyclages et mutations continuels qui ont marqué les lieux de divertissement concentrés dans certains quartiers du centre-ville de Bruxelles pendant la première moitié du XXe siècle ont connu encore de nouveaux développements à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.
Alors que chaque groupe littéraire avait auparavant « son » café, on rencontre de plus en plus, dès le début du XXe siècle, et plus encore dans les années vingt, les écrivains et les artistes « de tous poils et de toutes plumes » présents en masse dans quelques débits de boissons choisis de la ville
Les groupes littéraires au XIXe siècle ne sont en réalité pas constitués exclusivement d’hommes de lettres. Souvent rassemblés autour d’une revue, les rédacteurs côtoient notamment des artistes–peintres qui prennent d’ailleurs parfois eux-mêmes la plume. Franz Gailliard (1861-1932) est de ceux-là.
On peut distinguer trois périodes significatives dans l’évolution des usages et des aménagements des places bruxelloises. Premièrement, l’espace urbain d’Ancien Régime se manifeste comme un espace de séjour, un espace public partagé et plurifonctionnel où circulation, loisir, commerce et travail se côtoient.