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Sortir en ville

Amédée Lynen, Théâtre du Diable au Corps, 1896, Bruxelles, Collections Musée d’Ixelles. © Musée d’Ixelles.

Cafés, cabarets, salles de concert, dancings, les lieux de sortie à Bruxelles ne manquent pas au tournant du siècle. Ils se sont considérablement développés à la Belle Époque et durant les années folles, et bien qu’ils connaissent un évident relâchement pendant la Seconde Guerre mondiale, certains d’entre eux ont su trouver parti de la situation et s’adapter notamment à l’occupant et aux forces alliées par la suite. Répartis sur l’ensemble de la ville, ils se concentrent toutefois, durant toute cette période, à l’intérieur du Pentagone, véritable fief du divertissement bruxellois. Les TERRITOIRES où sont situés ces établissements sont parfois signifiants et en rapport avec le public qu’ils cherchent à attirer : on trouvera plus aisément des dancings imposants et luxueux dans le centre-ville tandis que les salles de bal plus modestes sont implantées dans des quartiers périphériques et populaires. Les lieux de sortie des années quarante, qui visent spécifiquement les soldats allemands puis les alliés, sont eux plutôt implantés autour des infrastructures de gouvernance et de pouvoir, entre autres autour du Parc et dans le Quartier Léopold, chefs-lieux des armées « de passage ». L’accessibilité de ces espaces constitue aussi incontestablement leur attrait. Une lecture de la situation géographique des cafés littéraires en lien avec la MOBILITÉ à Bruxelles fait ainsi apparaître une évidente corrélation : alors qu’ils étaient essentiellement situés dans le centre-ville au XIXe siècle, ils s’étendent, au siècle suivant, à la périphérie, mieux desservie en transports en commun.

Julie Fäcker

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