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Localisation des infrastructures culturelles dans la métropole bruxelloise

Carte de la métropole bruxelloise, réalisation 2016. © Yannick Vanhaelen.

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Jauge des infrastructures culturelles, réalisation 2016. © Yannick Vanhaelen.

 

En guise de conclusion : où sont localisées les infrastructures de diffusion artistique (salles de concert, de cinéma, de théâtre, salles polyvalentes et centres culturels) dans la métropole bruxelloise ? Pour analyser la question, nous avons réalisé un recensement original des infrastructures dédiées à la culture, tant des infrastructures publiques que privées, tant francophones que flamandes.

3 enseignements peuvent être tirés de cette analyse :

Premièrement, Bruxelles est LA centralité culturelle de ce territoire en termes d’infrastructures. La carte montre ainsi la forte concentration d’infrastructures dédiées à la culture sur le territoire de la capitale, ou en périphérie directe. Cette importance en nombre d’implantations se révèle également en termes de jauge (nombre de places totales par infrastructure). Ainsi, 83% des places d’infrastructures de diffusion artistique se situent à Bruxelles !

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Types d’infrastructures culturelles, réalisation 2016. © Yannick Vanhaelen.

 

Deuxièmement, deux systèmes territoriaux assez antagonistes caractérisent la répartition des infrastructures de diffusion artistique dans la métropole bruxelloise élargie, qui ont trait aux spécificités typologiques et aux origines des infrastructures elles-mêmes. D’une part, un système assez bien réparti sur le territoire de centres culturels, tant néerlandophones que francophones (en rouge). D’autre part, les autres types d’infrastructures (en bleu) sont très inégalement répartis sur le territoire et concentrés dans des centralités urbaines. Soit à Bruxelles, dont nous avons déjà souligné l’importance, mais également en moindre mesure éloignés de Bruxelles, dans des centralités secondaires en importance comme Leuven, Malines, Louvain-la-Neuve.

Ainsi, les territoires de la dispersion ont une forme d’offre culturelle spécifique représentée par les centres culturels. Toutes les autres formes ou typologies de diffusion culturelle, à de rares exceptions près, sont rassemblées dans les territoires « usuels » où se présentent historiquement ces infrastructures : les villes ou autres polarités urbaines.

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Accessibilité des infrastructures culturelles, réalisation 2016. © Yannick Vanhaelen.

 

Pour finir, en relevant dans un rayon de 600 mètres de chaque infrastructure les différents arrêts de transport public (train, tram, métro, bus ; il n’a ici été tenu compte que de la présence des arrêts de transport et non des fréquences ou horaires de desserte), on relève une accessibilité en transports publics très inégale entre les infrastructures présentes à Bruxelles (globalement très facilement accessibles en transports en commun), les centres culturels situés hors de la capitale (globalement peu accessibles, si ce n’est parfois en bus) et les autres infrastructures situées dans les centralités secondaires. La quatrième carte montre ainsi les infrastructures en fonction de leur accessibilité (croix rouge pour les centres culturels accessibles uniquement en bus ou voiture, croix bleu pour ceux qui sont accessibles par plus de modes de transports publics et point bleu pour tous les autres types d’infrastructures accessibles par des transports publics jugés plus efficaces). Cette inégalité d’accessibilité en transports est renforcée par l’organisation des réseaux de transport, de plus en plus hiérarchisés et radio-concentriques, convergeant donc tous globalement vers la capitale ou les centralités secondaires. Ces réseaux renforcent l’attractivité de l’offre culturelle de la capitale, au détriment de l’offre locale, moins facilement accessible.

Yannick Vanhaelen