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Sortir aux alentours

Types d’infrastructures culturelles, réalisation 2016. © Yannick Vanhaelen.

Si les précédentes sections font la part belle à la Région de Bruxelles Capitale, qu’en est-il en-dehors de cette dernière concernant les rapports entre culture, mobilité et territoire ? Est-ce le signe malheureux, pour paraphraser le polémique et très partial « Paris et le désert français » de J.-F. Gravier, d’un désert autour de la capitale ? Ne parlons-nous que de Bruxelles car il n’y a rien aux alentours ? Bien sûr que non.

Comme le montre le premier article de cette section, l’extérieur de la ville a toujours été un sujet d’intérêt pour les artistes. Que ce soit pour y poser leur chevalet, mais également pour s’y installer durablement. Les artistes y rejoignent ainsi les populations bourgeoises, attirées par les quartiers plus aérés et éloignés du centre.

Pour des raisons pragmatiques, la majorité de nos recherches a été limitée administrativement aux frontières de la Région. La présente section a pour but d’équilibrer quelque peu la balance et d’ouvrir le champ en s’intéressant, après une introduction historique, au contexte contemporain et en dressant un portrait des infrastructures culturelles présentes dans la zone métropolitaine bruxelloise élargie, de Dendermonde à Walhain.

Ainsi, celle-ci se basera avant tout sur des cartes et des photos, à la manière d’un road-trip parcourant les territoires dits « périphériques » à la capitale. « Périphériques » car, à l’évidence, Bruxelles et Paris ne peuvent être plus éloignés concernant leurs « périphéries ». Bruxelles baigne dans un réseau dense de villes moyennes ou de petites dimensions – l’Euro-Delta – qui va de la Randstadt au Pays-bas au nord, à la Ruhr en Allemagne à l’est et à la région de Lille en France à l’ouest. Un vaste territoire d’urbanisation dispersée peu dense et presque continu qui rend toute tentative de délimitation hasardeuse. Les ‘aires urbanisées’ s’interpénètrent et se superposent : les villes moyennes et petites qui les composent se caractérisent par une multi-appartenance aux grandes aires d’influences métropolitaines, ce qui fait que l’on ne peut référer ces éléments à un seul système de coordonnées ou à une seule centralité. Tout l’inverse de Paris et de sa région, à l’urbanisation centralisée.

Dans ce contexte territorial, qui, comme le montre Bénédicte Grosjean dans « urbanisation sans urbanisme : une histoire de la ville diffuse », s’est construit sur le long terme, est disséminée une série d’infrastructures et d’équipements, y compris culturels.

Yannick Vanhaelen

Pour aller plus loin :

François Ascher, « Métapolis ou L’avenir des villes », Paris, Odile Jacob, 1995.

Bénédicte Grosjean, « Urbanisation sans urbanisme : une histoire de la « ville diffuse » », Bruxelles, Éditions Mardaga, 2010.

Jacques Levy et Michel Lussault, dir., « Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés », Paris, Belin, 2003.

Bernardo Secchi, « La ville du vingtième siècle », Paris, Éditions Recherches, 2009.

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